Les grandes pièces sont la plupart du temps réalisées simultanément par les deux artistes, et alternativement sur les plus petites pour une simple question de place. Cette règle n’est pas absolue, et il arrive parfois que l’un finalise seul l’ébauche de l’autre.

La démarche s’apparente à la randonnée: une photo, un souvenir, un rêve –, initie un but à atteindre. La représentation semi-figurative prend forme peu à peu, l’œuvre se révélant par étapes de pose de couleur, de masquage, de grattage. La complémentarité ou confrontation des deux artistes provoque des arrêts, des changements d’itinéraires, des pauses et des accélérations. Les deux randonneurs bifurquent, se soutiennent dans les moments de découragement comme d’euphorie, s’emballent, rebroussent chemin ou se perdent, l’un veillant au feu lorsque parfois l’autre se retire…

La technique mêle l’acrylique et la gouache, ainsi que la dispersion. Usant de râcles, éponges, cartes de crédit périmées, couteaux, bandes adhésives, brosses etc. sur de massifs et rigides panneaux de récupération en bois, les couches successives posées, étalées, grattées et masquées révèlent l’intention progressivement, qui n’est finalisée que lorsqu’une décision est prise, plus ou moins collectivement.